Sadia Sheikh, une jeune Belge d'origine pakistanaise, avait été abattue le 22 octobre 2007 de trois coups de feu par son frère Mudusar, âgé de 24 ans, dans la maison familiale de Charleroi (sud) où elle s'était rendue, attirée par la promesse d'une réconciliation. La jeune femme, qui vivait à l'occidentale, avait quitté le giron familial pour suivre des études à Charleroi et vivre une relation amoureuse avec Jean, un Belge de son âge. Ses parents, commerçants dans la ville, avaient tenté d'arranger un mariage avec un cousin habitant au Pakistan qu'elle n'avait jamais rencontré.
Son assassinat, qualifié de «crime d'honneur», avait choqué la Belgique.Après la rupture avec ses parents, la jeune femme avait été hébergée chez une amie, puis dans un centre de prévention des violences familiales à Bruxelles. Se sentant menacée, elle avait malgré tout accepté de se rendre au domicile de ses parents.
Un complot pour l'assassiner
Son assassinat, qualifié de «crime d'honneur», avait choqué la Belgique. Une marche silencieuse avait rassemblé quelque 1 800 personnes à Charleroi. La famille s'était défendue d'avoir commandité la mort de la jeune fille et expliqué que Mudusar avait tué sa sœur sur un «coup de colère».
Mercredi, la chambre du conseil de la cour d'appel de Charleroi, une juridiction d'instruction, a toutefois estimé, en se fondant notamment sur des écoutes téléphoniques, que six membres de la famille de Sadia avaient ourdi un complot pour l'assassiner: son père, sa mère, son frère Mudusar (l'auteur des coups de feu, interpellé après deux mois de cavale), ses deux sœurs et un beau-frère.
L'affaire est à présent renvoyée devant la chambre des mises en accusation de Mons (ouest), qui devra décider du renvoi ou nom des membres de la famille devant une cour d'assises, où ils risqueraient la prison à perpétuité et où ils devraient également répondre de «tentative de mariage forcé», en vertu d'une loi belge entrée en vigueur en juin 2007.
(L'essentiel Online/AFP)
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