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Mercredi, 14 Septembre 2011 17:04

Les étranges conditions de validation des applications d'Apple

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Sur quels critères Apple se base-t-il pour valider, ou non, une application ? Beaucoup, même parmi les développeurs, se posent encore aujourd’hui la question… En effet, le "App Stores Review Guidelines", le "guide" de validation du magasin d’Apple n’est disponible que pour les développeurs à qui la société donne un identifiant. De plus, Apple pose des conditions suffisamment vagues pour permettre de refuser un grand nombre d’applications jugées "non conformes". Une chose est sure : la firme à la pomme a la réputation d’être particulièrement sévère, au point d’être régulièrement accusée de "censure". Le politiquement incorrect Ainsi, en 2010, une polémique avait éclaté après qu’Apple ait rejeté plusieurs applications de caricaturistes renommés en vertu d’une disposition interdisant de "ridiculiser une personnalité publique". Plusieurs affaires avaient suscité l’indignation des internautes, comme celle du rejet de l’application du caricaturiste Mark Fiore, qui sera finalement validée après que le dessinateur ait reçu le Prix Pulitzer du dessin de presse pour des animations publiées par site du quotidien San Francisco Chronicle. Au moins de juin, c’était au tour du caricaturiste Daryl Cagle, travaillant notamment pour MSNBC, de se voir notifier le rejet d’une application consacrée à Tiger Woods. Plus récemment, Apple a refusé une application développé par la chaîne de télévision australienne ABC pour son programme baptisé "Spicks and Speck" en référence à la chanson éponyme des Bee Gees. Mais, voilà, "Spick" aux Etats-Unis est également une insulte pour désigner les personnes originaires d’Amérique latine. Le sexe Autre sujet sensible, le sexe. En effet, Steve Jobs a fait de la pudibonderie un argument de vente. "Ceux qui veulent du porno peuvent acheter un téléphone Androïd", affirmait-il au mois d’avril 2010 dans une réponse à des clients s’étonnant du nombre d’applications rejetées. Au moindre bout de sein, Apple sort les ciseaux. Que ce soit une blague potache, comme l’application iBoobs consistant simplement à faire remuer une poitrine en secouant son iPhone, rejetée en décembre 2008. Ou l’adaptation d’une œuvre connue, telle l’application "Ulysses Seen", une adaptation en BD par le dessinateur Robert Berry du roman de James Joyce "Ulysse", rejetée l’année dernière à cause d’une poitrine dénudée. La critique d'Apple Dernière affaire en date : l’application "Phone Story", un jeu parodique développé par les web-activistes des Yes Men pour dénoncer les conditions de fabrication de l’iPhone. Dans un premier temps validée, à la grande surprise de ses créateurs, l’application a finalement été retirée au bout de quelques heures. "Apple contrôle les magasins iTunes et la distribution de la musique", a réagi Paolo Pedercini, un designer ayant participé au développement de l’application "Funny Phone". "Quelle serait la réaction s’ils décidaient de retirer toutes les musiques qu’ils jugeraient choquantes ou grossières ? C’est la question qui est réellement posée dans cette affaire". Jérôme Hourdeaux - Le Nouvel Observateur Authors: 2420883.jpg
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