Le compromis in extremis négocié par les républicains et les démocrates et annoncé dimanche soir par le président Barack Obama doit permettre à la première économie mondiale d'éviter de se retrouver en défaut de paiement. Il prévoit de réduire le déficit américain de 2400 milliards de dollars en 10 ans. Ce compromis a ainsi franchi l'obstacle le plus difficile mais il doit encore être approuvé par le Sénat mardi.
La dette américaineLe Sénat devrait voter à son tour dans la journée de mardi, le jour où le Trésor américain a prévenu qu'il ne serait plus en mesure de régler les factures à moins d'un accord. Harry Reid, chef de file de la majorité démocrate au Sénat, a annoncé que le vote aurait lieu à midi (18h00 suisses). Le texte devra obtenir les voix d'au moins 60 des 100 sénateurs, a-t-il ajouté.
Si les sénateurs imitent les représentants, le plafond de la dette américaine, actuellement fixé à 14 300 milliards de dollars, sera relevé. Les États-Unis échapperont ainsi à une situation de défaut de paiement, qui aurait eu des répercussions sur tout le système économique mondial.
Relèvement du plafond de la dette
Dans les heures précédant le vote à la Chambre, l'incertitude planait encore sur l'attitude de la base parlementaire, tant à droite qu'à gauche. Dans les rangs du Parti républicain, majoritaire à la Chambre des représentants, les élus proches du Tea Party avaient soulevé des objections sur le compromis négocié au cours du week-end à Washington.
Nancy Pelosi s'inquiète
Lundi soir, 174 républicains ont voté en faveur de l'accord, contre 66 qui s'y sont opposés. Le groupe démocrate s'est divisé, 95 élus votant pour, 95 élus votant contre. Dans les rangs démocrate, l'aile gauche déplorait que le texte ne prévoie pas immédiatement de hausses d'impôts pour les foyers les plus fortunés et les grandes entreprises. «Nous sommes très inquiets que le texte procède à toutes ces coupes mais n'inclue aucune contribution des gens les plus riches de notre pays, aucun revenu. C'est déconcertant», a déclaré Nancy Pelosi, chef de la minorité démocrate de la Chambre, avant de se rallier finalement au compromis.
De leur côté, le président de la Chambre, John Boehner, et les autres chefs républicains ont mis tout leur poids dans la balance en faveur de l'accord. Le numéro deux républicain de la Chambre, Eric Cantor, a estimé que ce plan n'était «pas parfait» mais qu'il allait «commencer à changer la culture (budgétaire) ici à Washington».
Avec le vote des représentants, un premier obstacle a donc été franchi. Mais l'inquiétude demeure sur une possible dégradation de la note souveraine des États-Unis, ce triple A qui leur permet de se financer à des taux avantageux.
(L'essentiel Online/AFP)
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